Retenons qu’en Martinique : 22 de nos Collèges sur 54 sont en REP soit 40% contre 15% au national 50% des élèves sont en REP contre 19% au National. 30% des élèves arrivant en 6ième ont de grandes difficultés de lecture contre 6% à Paris. Notons aussi qu’il y a un écart négatif de 10 points avec les résultats du bac au premier tour par rapport aux résultats Nationaux. Depuis le début de l’année scolaire 19 semaines sur 31 ont été perturbées soit 61% à ce jour. Sans reprise, ce sera, 25 semaines sur 36 soit 69% perturbées ou non réalisées. Avec cette crise sanitaire qui s’est greffée au blocage des établissements, ce sont 18 millions d’heures perdues en présentiel dans l’académie. Une crise aussi longue et si profonde, si nous ne portons pas solution, aura nécessairement un impact à long terme sur la jeunesse martiniquaise. Les inégalités sociales se sont renforcées, bien souvent parce que certaines familles, pour différentes raisons n’ont pu apporter à leurs enfants les moyens nécessaires à cette nouvelle norme d’apprentissage. Les parents qui le pouvaient ont cherché à donner le meilleur d’eux-mêmes pour encadrer leurs enfants, augmentant le stress dans les familles face à toutes les incertitudes. Cela doit nous interpeler sur notre modèle social, sur notre système éducatif. Cette crise met en lumière les difficultés structurelles de notre système éducatif, mais aussi nos problématiques sociétales. L’éducation est-elle pour nous une priorité ? Nous espérions que l’expérience acquise de l’accueil des enfants des personnes réquisitionnées pouvait être dupliquée ne serait-ce que pour les élèves en détresse éducative ou sociale. L’école est un lieu de socialisation pour les enfants. | Nous devons plus que jamais, face à la présente situation qui risque de durer de nous retrouver tous ensemble pour que les élèves de notre pays ne soient pas plus longtemps en confinement éducatif. Prenons garde aux méthodes que nous mettons en oeuvre favorisent volontairement ou pas une forme d’élitisme, préjudiciables aux équilibres sociaux. Nous nous satisfaisons des déterminismes sociaux. Prenons garde de ce que l’Histoire et Tisonson retiendront de nous de cette année scolaire, donnons-leurs des objets de fierté. L’Education est aussi importante que la santé. L’éducation c’est la santé de la société. Les faits quotidiens démontrent, parfois brutalement que l’architecture d’une société repose sur la construction des savoirs, de ses savoirs profonds et lointains. L’Education est un droit et un devoir constitutionnel de l’Etat dont les Collectivités ici, Communes et CTM sont pour partie délégataires et dépositaires, ce n’est pas une option. La jeunesse martiniquaise a aujourd’hui plus que jamais besoin d’un soutien indéfectible de notre part et ce, à tous les niveaux, qu’il soit social, éducatif ou de santé. Nous leur devons cette éducation. Ne devrions-nous pas faire de cette crise une opportunité pour commencer à penser à de nouvelles méthodes, à faire évoluer les contenus, à donner une plus grande place à notre culture ? Conserver cette étincelle d’émerveillement des enfants qui se rendent à l’école est nécessaire. Des petits pleurent aujourd’hui parce qu’ils ne peuvent y revenir. Traiter cette crise de manière opportuniste c’est prendre le risque d’appliquer des modèles préconçus qui ne seront pas adaptés à la situation. Ne rien faire serait de nous condamner, de condamner notre jeunesse à l’échec et par voie de conséquence de notre pays. Nous devons changer profondément notre système éducatif, qu’il devienne la priorité de notre société, seule la connaissance donne la liberté et empêche la domination des dogmes. |

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