Extraits déclaration UPEM au Conseil de l’Education Nationale – CEN du 9 juin 2020

Retenons qu’en Martinique :
22 de nos Collèges sur 54 sont en REP soit 40%
contre 15% au national
50% des élèves sont en REP contre 19% au National.
30% des élèves arrivant en 6ième ont de grandes
difficultés de lecture contre 6% à Paris.
Notons aussi qu’il y a un écart négatif de 10 points
avec les résultats du bac au premier tour par rapport
aux résultats Nationaux.
Depuis le début de l’année scolaire
19 semaines sur 31 ont été perturbées soit 61% à ce
jour. Sans reprise, ce sera, 25 semaines sur 36 soit
69% perturbées ou non réalisées.
Avec cette crise sanitaire qui s’est greffée au
blocage des établissements, ce sont 18 millions
d’heures perdues en présentiel dans l’académie.
Une crise aussi longue et si profonde, si nous ne
portons pas solution, aura nécessairement un
impact à long terme sur la jeunesse martiniquaise.
Les inégalités sociales se sont renforcées, bien
souvent parce que certaines familles, pour
différentes raisons n’ont pu apporter à leurs enfants
les moyens nécessaires à cette nouvelle norme
d’apprentissage.
Les parents qui le pouvaient ont cherché à donner
le meilleur d’eux-mêmes pour encadrer leurs
enfants, augmentant le stress dans les familles face
à toutes les incertitudes.
Cela doit nous interpeler sur notre modèle social,
sur notre système éducatif.
Cette crise met en lumière les difficultés
structurelles de notre système éducatif, mais aussi
nos problématiques sociétales.
L’éducation est-elle pour nous une priorité ?
Nous espérions que l’expérience acquise de l’accueil
des enfants des personnes réquisitionnées pouvait
être dupliquée ne serait-ce que pour les élèves en
détresse éducative ou sociale. L’école est un lieu de
socialisation pour les enfants.




Nous devons plus que jamais, face à la présente
situation qui risque de durer de nous retrouver tous
ensemble pour que les élèves de notre pays ne
soient pas plus longtemps en confinement éducatif.
Prenons garde aux méthodes que nous mettons en
oeuvre favorisent volontairement ou pas une forme
d’élitisme, préjudiciables aux équilibres sociaux.
Nous nous satisfaisons des déterminismes sociaux.
Prenons garde de ce que l’Histoire et Tisonson
retiendront de nous de cette année scolaire,
donnons-leurs des objets de fierté.
L’Education est aussi importante que la santé.
L’éducation c’est la santé de la société. Les faits
quotidiens démontrent, parfois brutalement que
l’architecture d’une société repose sur la
construction des savoirs, de ses savoirs profonds et
lointains. L’Education est un droit et un devoir
constitutionnel de l’Etat dont les Collectivités ici,
Communes et CTM sont pour partie délégataires et
dépositaires, ce n’est pas une option.
La jeunesse martiniquaise a aujourd’hui plus que
jamais besoin d’un soutien indéfectible de notre
part et ce, à tous les niveaux, qu’il soit social,
éducatif ou de santé. Nous leur devons cette
éducation.
Ne devrions-nous pas faire de cette crise une
opportunité pour commencer à penser à de
nouvelles méthodes, à faire évoluer les contenus, à
donner une plus grande place à notre culture ?
Conserver cette étincelle d’émerveillement des
enfants qui se rendent à l’école est nécessaire. Des
petits pleurent aujourd’hui parce qu’ils ne peuvent
y revenir.
Traiter cette crise de manière opportuniste c’est
prendre le risque d’appliquer des modèles
préconçus qui ne seront pas adaptés à la situation.
Ne rien faire serait de nous condamner, de
condamner notre jeunesse à l’échec et par voie de
conséquence de notre pays.
Nous devons changer profondément notre système
éducatif, qu’il devienne la priorité de notre société,
seule la connaissance donne la liberté et empêche
la domination des dogmes.

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